Marc Grassin : l’effort, l’esprit critique et le rôle de l’école face à l’IA
Quels sont les défis éthiques principaux que représente l’usage de l’IA à l’école ?
Marc Grassin : Pour moi, il y a deux défis : le défi anthropologique et le défi social. L’IA bouscule la manière dont on peut se vivre comme humain (le rapport au temps, au savoir…) et modifie l’établissement des relations (le social). L’école est un lieu d’apprentissage anthropologique et social et c’est en cela qu’elle ne peut pas faire l’économie de s’interroger dans sa manière de composer avec l’IA.
En deux clics et deux prompts, une recherche est possible, en deux clics, le savoir du monde apparaît. C’est une des réalités incroyables du numérique. Cela modifie la manière dont on va apprendre à chercher, à penser aussi. Si l’école est a priori un lieu où le savoir est transmis pour construire une culture, une compétence et une citoyenneté, l’IA est un outil qu’il faut apprendre à comprendre et à maîtriser. Elle fait peur, mais elle est là, composante de nos manières de conduire nos vies. L’IA, et l’écosystème qui va avec, modifie significativement le rapport au savoir dans le rapport d’immédiateté et de quasi-instantanéité d’accès. Le savoir est toujours à la fois donné et reçu, objet à la fois d’une transmission et d’un apprentissage. L’école est censée être un des acteurs privilégiés de cette transmission de contenus mais aussi de méthodes pour permettre une appropriation critique. Savoir passe par apprendre à chercher, apprendre à comprendre, apprendre à retenir. Dans ce rapport d’immédiateté de la mise à disposition du savoir, sans véritable effort de recherche, c’est la capacité à hiérarchiser et à retenir qui est impacté. Tout le « savoir » disponible est en apparence accessible et consommable.
Cette mise à disposition immédiate même si elle demande un apprentissage du « prompting », modifie le rapport à l’effort pour acquérir. Peter Sloterdijk soulignait que « le savoir a un coût psycho traumatique ». Il voulait dire que tout savoir nouveau oblige à se réapproprier ce que nous savons déjà, à revoir ses ancrages, à changer ses visions et que cela demande une énergie, un engagement, une méthode pour s’approprier les nouvelles réalités. C’est l’une des difficultés de l’IA. L’accès au savoir vient niveler l’effort nécessaire à toute acquisition. Il y a une sorte d’absorption sans effort du savoir, un « sans prix » qui nivelle sa valeur. Il y a possiblement dans la question de l’IA un défi éthique, celui de la valeur de ce qui est acquis. Sans l’effort nécessaire pour acquérir, il peut devenir difficile de discerner l’importance d’avoir à travailler, ce que cela demande de patience, d’écoute, de partage, de relation, ce que les anciens appelaient l’ascèse , askésis, l’exercice, l’entrainement.
Quelles sont les implications de cette disparition de l’effort ?
Marc Grassin : On incorpore, on inscrit dans la mémoire, on capitalise par un exercice d’apprentissage qui passe par la répétition. Solterdijk rappelle que nous sommes de « la planète des exerçants ». Il faut s’entraîner et cela demande une certaine abnégation. Quand tu t’entraînes, comme pour le sportif, il y a des jours où tu n’as pas envie de le faire, c’est répétitif, ennuyeux, difficile. Mais c’est cette quotidienneté qui va progressivement permettre de progresser en compétences et en plaisir. Cela passe par l’âpreté de la répétition et de l’entraînement. L’IA peut laisser croire que le savoir est « sans effort ». C’est une illusion dangereuse. Car le savoir n’est pas grand-chose si nous n’avons pas la capacité à le maîtriser. L’effort dont nous parlons ici est la condition de la compétence de la raison, de la pensée, de la critique, de la logique, du calcul, du jugement. C’est ce qui va faire du savoir un outil pour penser et vivre le monde dans lequel nous sommes.
Je pense que l’enjeu à l’école par rapport à l’IA est de permettre l’acquisition d’un esprit critique. L’IA vient en concurrence puisqu’elle fait des propositions de rédaction, de contenu, de mise en forme. Il y a potentiellement une rivalité, en tout cas une concurrence entre l’individu capable de produire par son propre raisonnement et par son style et le raisonnement tout fait qu’il va recevoir sans appropriation créative. Si nous voulons maintenir un esprit critique, enjeu de la citoyenneté et de la socialité, cela passe par cet exercice et cet entraînement. Si j’ai tout à disposition sans cet effort, je risque de perdre l’esprit critique. L’école est un enjeu éthique, car elle n’est pas seulement la mise à disposition du savoir pour acquérir des compétences validées. C’est le lieu de la fabrication de futurs adultes qui seront des futurs citoyens, capables de penser ce qu’ils font, ce qu’ils vivent, capable de hiérarchiser ce qu’il faut savoir, ce qui vaut la peine pour devenir des acteurs de la fabrication de la vie en société. S’il y a un marché du savoir sans effort, nous risquons de renforcer la tendance actuelle d’une culture de la « post-vérité ». Face à l’affluence de la mise à disposition, les individus risquent de ne plus être capables de faire la part des choses, par facilité et défaut d’avoir à « payer le prix » de l’exercice. L’émergence de la pensée critique qu’on appelle la philosophie s’est construite dans l’exercice dialogique entre le maître et son disciple, une traversée difficile et éprouvante pour s’approcher de vérité philosophique, où l’élève s’approprie progressivement sa propre capacité à discerner le vrai du faux.
Faut-il se méfier de la promesse d’allègement de l’effort que nous présente l’IA ?
Marc Grassin : La performance de l’IA est fascinante et incroyable et ce qu’elle permet en termes de rapidité et d’allégement est une « bonne nouvelle » Je n’ai pas de problème avec l’IA quand elle est un facilitateur, une source d’efficacité et de performance. Nous en avons besoin. Cela a toujours été l’enjeu même de tout technique. La technique a libéré le corps, l’IA, comme toute technique, est possiblement un facteur de libération, mais va-t-elle libérer l’esprit ou le soumettre et le dominer ? Ce n’est donc pas la question de l’allègement en tant que tel qui fait problème que celle du risque de soumission par la perte de vigilance. Assurément, l’IA opère une fascination, une séduction par ce qu’elle permet, et plus nous sommes éblouis par sa puissance opératoire, plus il nous faut redoubler de vigilance pour maintenir en nous la liberté qui fait de nous des hommes et des femmes pensants et créatifs. L’IA est hyper performante dans beaucoup de domaines, elle allège un certain nombre de tâches, produit des résultats efficaces. Ce n’est pas cela qui est en cause. Ce qui fait problème, c’est la difficulté à ne pas lui abandonner notre exigence de raisonner et de questionner.
L’école prend de plein fouet cette nouvelle réalité car elle fait partie désormais du quotidien. Cela vient changer la donne pour l’école. Les professeurs ont plutôt été construits comme des dispensateurs et des garants du savoir. Il y a une obsession de la note, du contrôle, pour vérifier que le savoir est bien acquis. Mais quand on a des outils qui mettent à disposition facilement du savoir, des résultats, le rôle des enseignants se transforme. Je pense que l’enseignant n’est plus tant celui qui va être le dispensateur du savoir, mais celui qui va être l’accompagnateur de l’usage du savoir à disposition. Cela change le rôle du professeur. Il doit compagnonner avec l’IA pour qu’elle devienne comme l’a évoqué Alain Damasio dans la vallée du silicium l’IAmi. Un ami de l’humain.
Cet accompagnateur, son rôle plus spécifiquement, c’est de former à l’esprit critique ?
Marc Grassin : Oui. L’école, l’université n’ont pas simplement vocation à fabriquer des hommes et des femmes productifs et adaptés à une économie de marché sans conscience. Leur objet est de créer les conditions pour que les hommes et les femmes forgent des aptitudes à faire une société « convenable ». L’école est là pour éduquer les futurs acteurs d’une société en constante évolution et permettre un projet social et politique commun, une volonté de vivre ensemble, des valeurs qui feront que la société restera humaine. Cela ne se joue pas simplement par l’acquisition contrôlée du savoir qui validerait la compétence et la reconnaissance. C’est aussi et surtout par la capacité de prendre de la distance et conserver un esprit critique par rapport à l’immédiateté de ce qui est mis à disposition. C’est d’autant plus important qu’il y a dans le numérique une économie de l’attention qui va de la captation à la prédation. Plus cela s’accélère et devient prégnant, plus l’IA s’immisce au cœur de nos existences sans même qu’on s’en rende compte, plus nous aurons besoin que l’école soit le lieu où on puisse décrypter, prendre du recul, prendre de la distance, avoir un esprit critique. Cela a toujours été la fonction de l’école, mais cela est aujourd’hui plus encore nécessaire. Le rôle du professeur va sans doute changer. Il est celui qui, par son expérience et son recul, va permettre aux jeunes générations d’acquérir la maturité réflexive et la maturité d’usage de l’IA dans leur existence et dans la construction de relations sociales. Mais il faut pour cela que l’école investisse cet « objet » sans peur pour en faire un allié.
Son rôle sera ainsi d’incarner ce lien social qui doit émerger et naître au sein de l’école, pas seulement un rôle d’accompagnateur, mais aussi un rôle de liant ?
Marc Grassin : Oui, l’enseignant est celui qui ramène de la relation au cœur même de l’usage du savoir. Avec le téléphone, les applications, l’IA générative, on peut être seul face à son ordinateur, son téléphone, et les proxys qui mettent à disposition les contenus. Il y a besoin de remettre de l’intermédiation entre l’outil et son usage. L’enseignant est cette courroie de lien du fait de la transmission. En classe, l’expérience reste celle d’un face à face. L’école est un lieu de l’apprentissage du rapport à l’autre, un lieu où il n’y a pas le choix que d’être en interlocution avec un professeur. On pourrait apprendre sans lui plus simplement. Mais précisément, le lieu de l’école est de dire : vous ne pouvez pas complètement vous débarrasser de quelqu’un qui va vous aider à intégrer correctement l’usage de l’outil avec lequel vous vivez désormais. Dans ce contexte, il faut réapprendre son rôle. L’exemple de l’apprentissage des langues par l’IA est le plus significatif. L’échec de l’apprentissage des langues au collège ou au lycée en France est flagrant pour beaucoup de gens. Les élèves apprennent la grammaire et ont une pratique dialoguée de la langue très faible lorsque les classes sont surchargées. L’IA et l’outil digital peuvent permettre de gagner en fluidité. On n’a plus vraiment besoin du professeur pour apprendre à parler une langue. De plus en plus, les gens utilisent leur téléphone pour le faire. Dans cette performance de l’outil pour apprendre la langue, le rôle du professeur va changer. Il est celui qui va être en accompagnement de certaines difficultés avec une vraie possibilité de personnalisation pour faire face aux difficultés. L’IA conversationnelle est ici une super opportunité qu’il faut saisir. Bien sur, beaucoup de professeurs sont vent debout contre l’IA, contre la digitalisation, parce que cela remet en cause leur représentation de leur rôle, qui est un rôle de rapport de pouvoir lié au savoir. Il va falloir construire et accompagner des changements de posture.
Marc: Alors que là, il y a cette idée que la connaissance, c’est apprendre ensemble ?
Marc: Oui, l’apprentissage est une expérience partagée, qui engage la réciprocité des attentes. Mes étudiants n’ont pas véritablement besoin de moi pour savoir ce qu’a dit tel philosophe. Ils peuvent aller sur Internet, il y a des choses très bien faites, ils peuvent recomposer leur cours, accéder à des articles, faire des résumés, des synthèses. Tout cela peut se faire n’importe où et n’importe quand. Mon rôle n’est plus de leur dire : « Spinoza a dit que… ». Ils n’ont pas besoin de moi pour ça. Mais je peux leur dire : « Vous comprenez, quand il dit cela, cela renvoie à telle chose par rapport à telle chose ». Ils ont besoin de moi pour faire les interconnexions et les relations entre les choses. Mon rôle change. Moins dispensateur de savoir que « problématiseur » du savoir. Eux, n’ont pas encore toute la maturité pour le faire pleinement. Ils peuvent avoir des outils à disposition, ils peuvent utiliser une IA générative pour faire un devoir. Mais la vraie compétence sera la problématisation et la mise en relation de la diversité des questions pour penser. La révolution que nous vivons est une révolution de la simplification. Elle met les choses à disposition facilement. En réalité, le rôle de l’école est de remettre de la complexité dans ce monde simplifié par l’outil. Le rôle devient un rôle de fabricateur de complexité.
Et de la nuance…
Marc Grassin : Oui. Dès que tu remets du lien, tu remets l’obligation de « composer avec », de négocier, comme tu le dis, de remettre de la nuance. Dès que tu remets en relation, tu remets de la complexité. Le risque avec des outils très performants qui touchent à la question du savoir et à sa production, est la simplification et la désincarnation du réel. Le rôle du professeur est de faire toucher du doigt qu’il faudra sans cesse renouer, relier, relationner, parce que le réel est complexe. C’est l’expérience que l’on peut faire et doit faire à l’école. Comme pour l’apprentissage de la langue, je peux parler à un outil, gagner en fluidité d’expression, mais il y a besoin d’une expérience vivante à un moment donné en vis-à-vis avec un homme ou une femme en vrai, parce que c’est cela parler. Que nos enfants maîtrisent mieux la langue parce qu’ils ont un outil où ils peuvent régulièrement, facilement, sans avoir honte de se planter, dans le secret de leur téléphone, de s’exercer, cela va ouvrir une vraie expérience de dialogue avec un homme et une femme en vrai, qui est le professeur. Mais cela signifie qu’il faut se débarrasser à l’école de l’obsession du contrôle.
On en revient à l’évaluation et à la sélection qu’opère l’école ?
Marc Grassin : Oui, la sélection est inhérente à la vie sociale. Mais la sélection pose la question de ce qu’on cherche à évaluer et comment on le fait. Je pense que toute cette révolution autour de l’IA et de ses avatars remet cela en cause. C’est une belle opportunité. La question n’est pas tant celle du savoir que de l’usage du savoir. Ce que l’on peut évaluer, c’est la capacité d’un jeune à réquisitionner, non pas le savoir, mais les ressorts pour aller questionner les choses. C’est peut-être un peu idéaliste ce que je dis, mais cela modifie les choses très en profondeur.
Le mode d’évaluation fonctionne sur la capacité à « recracher » le savoir appris. Je suis pharmacien de formation. J’ai appris des livres entiers par cœur pour le concours de Pharma. Nous étions capables de recracher des pages entières de molécules. Six mois après, on ne se souvenait plus de grand-chose après ce bachotage nécessaire pour le concours. Ce n’était pas ancré. Pourquoi ? Parce que, dans un mode de répétition immédiate, il y a un risque d’une intelligence d’accumulation qui ne permet pas de comprendre et d’interpréter le réel. Une tête supposée bien faite, veut dire remplie, mais en réalité une tête bien faite est une capacité à la finesse, la nuance, la réquisition prudente, l’intelligence de situation, la sensibilité à l’autre. Tu as beau être bien entraîné en termes de répétition du savoir, ce n’est pas de cela dont nous avons véritablement besoin pour faire en sorte que les jeunes deviennent des citoyens aguerris, c’est-à-dire capables de porter un enjeu relationnel, politique et social. Si l’IA permet de gagner beaucoup de temps, c’est une opportunité pour refaire cette expérience relationnée du maître et de l’élève au vrai sens du terme. Le professeur est celui qui aide un individu à se construire à la fois dans ce qu’il est et dans le savoir qui l’environne pour qu’il en fasse quelque chose pour lui et pour la société.
La performance et l’efficacité sont souvent associées à l’usage de l’IA. Ces notions ont-elles leur place dans l’école qui devrait idéalement être inscrite dans un temps long ?
Marc Grassin : Oui, je le pense. Si on peut augmenter la performance, je n’ai pas de souci avec cela. À l’école, il y a deux mots tabous : performance et management. Cela renvoie au monde de l’entreprise, avec les travers où tout est réduit à la productivité. Mais je pense que performance et management ne sont pas des gros mots. Être performant, c’est être plus rapide, plus ajusté. C’est une qualité. Si l’IA permet une performance accrue à l’école, il ne faut pas s’en priver. La vraie question est : quelle est l’idée que j’ai de la performance ? Être performant, ce n’est pas simplement être capable de faire vite et mieux. C’est aussi faire en sorte que ce que l’on fait convienne et soit convenable pour les hommes et les femmes avec lesquels nous cohabitons. Je parlai de projet politique et social. Ce qui est en jeu est la régression autour de la question de la diversité que l’on observe. Il y a des logiques de repli sur soi, d’entre-soi, de difficultés à accepter une autre manière de penser, de vivre avec l’altérité. L’enjeu politique et social est de réussir à vivre cette diversité, cette altérité, parce que c’est une richesse. Que l’IA permette une performance, une augmentation de la productivité, une rapidité dans l’acquisition, c’est tant mieux. L’école doit être le lieu de l’articulation de la dimension vivante, convenable de la citoyenneté que l’on produit. En d’autres termes, l’IA permet-elle une performance durable ? Je ne parle pas ici seulement de l’écologie. Durable veut dire que ce qui est fait permettra à une société d’être dans une dynamique d’évolution positive, et aux hommes et aux femmes, aussi divers qu’ils soient, aussi conflictuels que cela puisse être, de vouloir et de réussir à vivre ensemble, d’augmenter le bien-être général. Un des travers de la performance au sens très basique du terme est qu’elle peut être un facteur de séparation au lieu d’union. « Plus vite, plus fort, plus performant » peut déconstruire le lien social. Et cela laisse certains sur le côté, ceux qui sont moins performants. Beaucoup de jeunes sortent du système scolaire en le vivant difficilement. Le système scolaire et les professeurs sont formés pour les bons élèves. Ce qui est durable, ce n’est pas une performance qui sépare, c’est une performance qui permettra que chacun, avec ses difficultés, ses progressions, réussisse à construire une vie sociale digne. La performance et l’inclusion ne font pas toujours bon ménage. Cela demande d’accepter le moins performant, de revisiter pédagogiquement les choses, de modifier l’appréhension pour évaluer.
Permettre à chacun d’avoir une place et faire sa place, ce qu’on pourrait appeler une performance inclusive, passe par l’école. L’IA peut nous y aider. Un système a besoin de rythmiques différentes, d’approches différentes. Il faut porter cela au cœur du système éducatif. L’IA peut aider à trouver ces rythmiques différentes et devenir une aide précieuse au corps enseignant pour accompagner les parcours. Il faut construire cette alliance IA/enseignement/Education et s’éloigner de l’approche un peu pessimiste et inquiète que le philosophe Günther Anders avait thématisé un livre dans les années 50 au titre évocateur « L’obsolescence de l’homme ». Il affirmait que l’homme aurait honte de lui-même parce qu’il ne serait pas aussi performant que la machine. L’humain serait déclassé, débordé, humilié. Mais ces nouvelles technologies sont aussi et à l’inverse ce qui nous aide. L’humain a toujours été « prothésé », équipé par la technique, c’est ce qu’on appelle l’anthropotechnique. Rien de nouveau avec l’IA, si ce n’est qu’elle porte sur l’esprit, domaine jusqu’ici préserver. Il faut apprendre ce changement de paradigme. L’école est en première ligne et les enseignants ont à comprendre l’IA, son écosystème, ses effets d’impact pour « relationner » l’IA. Parce que l’IA est un programme – un algorithme – et elle doit devenir un « programme » au sens propre pour les élèves et pour les enseignants afin que nous en fassions une chance.