Les 7 et 8 décembre se tenait le Forum International de l’UNESCO sur l’IA et les Futurs de l’Education. Coorganisé par l’UNESCO, le ministère de l’éducation chinois, et la Commission nationale de la République populaire de Chine pour l’UNESCO, cette édition en ligne porta sur le thème – cher à la Fondation l’IA pour l’Ecole – du Développement des compétences pour l’ère de l’intelligence artificielle. Ce Forum permit de partager les politiques et pratiques en matière de compétences requises pour cette nouvelle ère. De nouvelles stratégies collectives furent également mises en avant pour mieux accoutumer la population, à travers le monde, à vivre avec l’intelligence artificielle. L’IA pour l’Ecole y assista ; petit récapitulatif des enjeux principaux à l’ordre du jour.
Continuité du Consensus de Beijing sur l’IA et l’Education
Le Forum assurait le suivi de la mise en œuvre du Consensus de Beijing, premier consensus international sur l’IA et l’éducation. Ce dernier avait été conclut en mai 2019, à l’issue de la première conférence internationale organisée par l’UNESCO sur le sujet. Il établissait un certain nombre de principes directeurs et de recommandations concrètes, et réaffirma l’approche humaniste et éthique de l’UNESCO sur l’intelligence artificielle. Plus particulièrement, l’accent fut porté sur l’interaction humaine, et sur le maintien de la place singulière de l’enseignant dans cette nouvelle ère où l’IA est appelée à prendre de l’ampleur.
Le Consensus de Beijing recommandait que les gouvernements mettent en œuvre des actions à l’échelle nationale en réponse à ces opportunités et défis liés à l’intelligence artificielle. L’UNESCO était également appelée à soutenir davantage les différentes parties prenantes, notamment les Etats membres les plus démunis en termes de connectivité. Un an et demi après son adoption, et dans le contexte si particulier imposé par la Covid-19, ce Forum international fut l’occasion de revenir sur les actions prises par les différents systèmes éducatifs.
Thématiques abordées
Le Forum fut animé par quatre grandes thématiques sous-jacentes. La première portait sur la façon dont l’intelligence artificielle va modeler le futur de l’éducation, et sur ses implications en termes d’inclusion, d’équité, et de qualité d’apprentissage. La seconde se focalisa de manière plus directe sur la question des compétences, et sur l’élaboration d’un cadre de compétences spécifique à cette nouvelle ère IA. Un troisième grand sous-thème mettait en lumière la transformation des programmes et des manuels scolaires pour répondre à ce nouveau cadre de compétences identifié. Enfin, la notion d’éthique fut particulièrement explorée par les différents intervenants.
Diverses idées furent mises en avant par les différents intervenants. Simona Kustec, Ministre de l’éducation de la Slovénie, proposa par exemple l’idée d’un ‘Netflix de l’éducation’ mondial, accessible à tous les étudiants du globe pour des compétences partagées. A ce sujet, les intervenants s’accordèrent sur le fait que cette thématique est globale : le multilatéralisme et la coopération internationale sont vitaux. La très grande diversité des participants, issus de tous les continents, témoigna de cette volonté forte. L’intervention du ministre du Sud Soudan – pays le plus jeune du monde, Gabriel Changson Chang, fut particulièrement révélatrice à ce propos. Plusieurs ministres de pays en développement en appelèrent au soutien des autres pays, et à l’UNESCO, pour améliorer leur connectivité – condition sine qua non au bon développement de l’intelligence artificielle.
Une session fut d’ailleurs spécifiquement dédiée au soutien aux pays africains afin qu’ils tirent, eux aussi, tous profit de cette quatrième révolution industrielle. Co-modérée par Abdoulaye Ibrahim, Chef de l’Unité d’analyse contextuelle et de prospective du Secteur Priorité Afrique et relations extérieures de l’UNESCO, ses intervenants soulignèrent l’importance que les nouvelles technologies soient correctement mises à profit sur le continent afin d’accélérer le développement de son éducation. Fengchun Miao, Chef de l’Unité pour la technologie et l’IA dans l’éducation de l’UNESCO, présenta notamment le projet UNESCO-Huawei ‘Open Schools’, implémenté depuis septembre 2020 en Ethiopie, au Ghana, et en Egypte.
Mieux assurer les Futurs de l’Education
L’organisation d’un tel forum par l’UNESCO en dit long sur l’engouement actuel autour de l’intelligence artificielle dans l’éducation, et ce partout dans le monde. Dans la continuité de son plan d’action Education 2030, l’initiative des Futurs de l’Education de l’UNESCO accorde une importance centrale à l’IA dans la recherche d’une meilleure éducation pour tous.
A ce titre, lors de la première journée du Forum, Fengchun Miao – Chef de l’Unité pour la technologie et l’IA dans l’éducation de l’UNESCO – rappela que l’organisation était constamment à la recherche d’experts sur le sujet, afin de contribuer aux réflexions et projets menés. Si tel est votre cas, n’hésitez pas à prendre contact avec le département des Futurs de l’Education.