L’Observatoire International sur les Impacts Sociétaux de l’IA et du Numérique a récemment lancé une cartographie dynamique de l’intelligence artificielle (IA) en éducation. Mais que retrouve-t-on exactement derrière ce terme, qui ambitionne de révolutionner l’utilisation de l’IA à finalité éducative ?
Genèse du projet de cartographie dynamique
Dans un article académique publié sur ResearchGate, les auteurs du projet en expliquent ses ressorts. Sous la direction de Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le numérique en éducation, le projet fut réalisé par l’équipe des membres de l’Axe Education et Capacitation de l’Observatoire International sur les Impacts Sociétaux de l’Intelligence Artificielle et du Numérique (OBVIA).
« Il est actuellement impossible de rester sourds aux transformations que le numérique permet au sein des systèmes éducatifs. Impossible également de rester indifférents à toute la place que l’intelligence artificielle (IA) gagne dans tous les secteurs d’activité de notre société, comme en éducation », exposent les auteurs dans l’article. C’est de ce constat qu’est né l’OBVIA, en décembre 2018. L’Observatoire rassemble une multitude d’établissements universitaires et de centres de recherche, dont notamment le Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE). Doté de 160 chercheurs, l’OBVIA vise au développement bénéfique de l’IA dans la société.
C’est son axe Education et Capacitation qui, en 2019, se pencha pour la première fois sur cette idée de cartographie dynamique. L’aspect collaboratif et fédérateur d’un tel projet suscita l’enthousiasme parmi les chercheurs.
Comment cela fonctionne ?
Une cartographie dynamique est un outil qui sert à mieux comprendre, analyser et prendre des décisions, voire à communiquer des informations sur un sujet donné. Ici, pour le cas de l’IA dans l’éducation, la plateforme vise à recenser et présenter les outils et projets fondés sur l’utilisation de l’intelligence artificielle à but pédagogique. Toutes les échelles sont représentées : locale, régionale, provinciale, nationale, et même internationale. Par exemple, deux projets sont pour l’heure indexés en Afrique. Le projet UTIFEN (Usage des Technologies de l’Information pour la Formation des Enseignants au Niger), notamment, a permis de former environ 10 000 enseignants en ligne, à partir d’une application intelligente sur un téléphone mobile. Ainsi, cet effort d’indexer des projets de divers continents montre le côté profondément inclusif du projet de l’OBVIA.
Pour le mettre plus simplement, l’outil permet d’accéder à une importante banque de données répertoriant les ressources utilisant l’IA dans le milieu éducatif. N’importe qui peut soumettre son projet, qui apparaitra ensuite sur le site au vu de tous. Ceci assure l’aspect résolument dynamique de l’outil. Les résultats peuvent ensuite se consulter de quatre manières ; via une carte du monde, grâce à un visuel dynamique et interactif, à travers un moteur de recherche avancé et intelligent, ou encore grâce à une liste simplifiée. A noter également : les ressources indexées se retrouvent aussi en diverses sous-catégories, afin de mieux cibler le public ou le type de projet. Par exemple, il est possible de trouver les ressources qui s’adressent spécifiquement aux enseignants (68 à l’heure actuelle). Les ressources portant sur l’analytique de l’apprentissage forment, elle, une autre catégorie forte de 189 ressources.
Vers une révolution de l’IA dans l’éducation ?
Cette cartographie est la première dans ce domaine, et vise donc à devenir la pierre angulaire de l’ensemble des projets relatifs à l’intelligence artificielle dans le secteur de l’éducation. A terme, elle pourrait même permettre l’orientation de décisions, de recherches postérieures et de futurs projets d’innovation sur le sujet. Grâce à ce riche portrait international dépeint de ce qui se fait déjà, chercheurs, entreprises voire politiques pourront mieux adapter leurs différentes ambitions.
La Fondation l’IA pour l’Ecole soutient résolument ce projet ambitieux, et encourage toute entreprise de l’EdTech, en France ou ailleurs, à s’y répertorier au plus vite. Ainsi iront la diffusion et le partage du savoir, de l’innovation, et des meilleurs pratiques de l’IA à but pédagogique.